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16 juillet 2010

La culture raisonnée de la banane en Guadeloupe

031Le site a déménagé.
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J'ai eu l'occasion de visiter une bananeraie en Guadeloupe.

Précisément celle de la plantation Grand-café, à Bel Air, sur Basse-Terre.

Elle porte bien mal son nom, ne produisant plus de café depuis trois générations. Elle s'est reconvertie à la banane Cavendish (autrement dit la banane que l'on trouve le plus souvent sur nos étals, ou "banane dessert" sur 18 hectares cultivés.

J'ai visité cette exploitation avec d'autant plus d'intérêt qu'ayant regardé un reportage, il y a quelque temps, sur le scandale de l'utilisation en Guadeloupe et en Martinique, du chlrordécone, un produit chimique destiné à tuer le charançon, amateur de bananes, j'étais curieuse de savoir où en était aujourd'hui.

030Laurent, que nous remercions encore au passage vivement pour sa passion et son enthousiasme, et pour sa patience à répondre à toutes nos questions sur l'environnement, nous a beaucoup parlé du passage de la culture de la banane en chimique tous azimuts à la culture raisonnée de celle-ci.

Il nous a parlé de l'emploi du chlrordécone, il y a une vingtaine d'années et de la corrélation entre le nombre élevé de cancers de la prostate qui serait dû à l'empoisonnement du sol et de l'eau par cet insecticide, constaté en Martinique et en Guadeloupe.

Petit rappel des faits :

le chlordécone, produit par Monsanto, pourtant interdit aux Etats-Unis dès 1976, a pourtant été utilisé dans les Antilles françaises. Interdit en 1990 par le gouvernement français, le lobby bananier obtient pourtant 3 ans de "sursis" ; il finit par être formellement interdit en 1993.

Du coup les producteurs ont dû trouver d'autres solutions et découvrir les bienfaits de l'agriculture raisonnée.

Laurent nous a indiqué que sur son exploitation, ils sont passés de l'utilisation d'une dizaine de produits chimiques à 4 seulement ...

Il est même très motivé pour aller plus loin encore et passer à une vraie culture biologique.

En effet, il nous a dit qu'un de leur confrère qui cultive en bio a un rendement de 70 tonnes à l'hectare, alors qu'eux sont à 65 ... Cherchez l'erreur !

Quelques exemples des changements intervenus :

-au lieu d'avoir des rangées bien propres bien nettes (par par souci d'esthétique mais pour que les nuisibles de toutes sortes ne viennent pas y loger), on laisse pousser l'herbe, ce que l'on voit bien sur la photo de rangées de bananiers ci-dessous ;

- on procède même à une sorte de paillage en laissant sur place les feuilles des bananiers élaguées (elles le sont pour que les régimes voient bien le soleil) ;

- on se contente de mettre de l'herbicide au pourtour du carré de plantation, pour faire une espèce de protection sanitaire ;
011
- mise en place d'un système de jachère (cf photo d'une parcelle en jachère) ; un lopin de terre est planté de bananier pendant 6 ans. Après il est laissé en jachère ou alors planté avec de la canne à sucre qui a pour qualités de régénérer le sol plus en profondeur que le bananier dont l'enracinement n'est que de 50 cm.

- démarche intéressante : les jachères sont amendées en résidus des cannes à sucre provenant de la distillerie voisine pour qui c'est un rebut dont il ne sait que faire. On est dans le développement durable local ici !

014- les régimes sont habillés d'un "jupe" bleue (cf photo) en plastique. Ceux de cette exploitation sont plus foncés que chez d'autres car ils sont imprégnées de piment, eh oui, que de nombreux palais de petites bêtes n'apprécient pas du tout.

Cela favorise la croissance du régime, et repousse des nuisibles, donc cela évite le recours à des produits chimiques.

Par contre, ce qui est moins écologique, c'est le recyclage de ces sacs. En Guadeloupe, il n'y a pas d'usine de recyclage pour ces plastiques, qui attendent gentiment dans un coin (cf photos) d'être renvoyés en métropole pour être recyclés !

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Ils sont 18 hommes à travailler sur cette exploitation et de l'avis de Laurent, et on ne peut que le croire, tous sont heureux et fiers de travailler maintenant ainsi, plus naturellement et en respect de la nature et d'eux-mêmes.

Voilà qui nous rassure en tant que consommateurs sur le début de la chaîne, par contre sur la suite, il y aurait beaucoup de choses à dire, en termes de développement durable ...

Pour en savoir plus : Banane de Guadeloupe et de Martinique.

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